A l’heure où Netflix et Starbucks nous propose toujours plus de choix… Où l’integralité de notre confort, de la sonnerie de téléphone à la couleur de notre voiture, est personnalisable : Sommes nous toujours en mesure de faire de vrais choix ?
Je suis des années 80, et du choix, j’en ai eu!
J’ai baigné dedans toute petite, élevée par des parents dont la génération ou la nationalité n’avaient pas permis autant d’options d’avenir…qu’à moi. J’ai tout eu. Et j’aurais eu accès à toute l’instruction nécessaire, pour la vie que j’aurais choisi de mener. Il suffisait juste de savoir laquelle.
Que veux tu faire plus tard? Quelles études et pour quel métier ? Où veux tu vivres? Quels sont tes plans?
Aujourd’hui encore, ce gros tas de questions angoissent les ados. Je le vois bien. Même nous les adultes, on est perdus. On se noie dans un flow de réponses légèrement mieux ficelées par l’experience : « Je vais sans doute faire 1 ou 2 années par là avant de bouger… Je prends une année sabbatique pour m’inspirer… J’ai trouvé une formation … J’ai envi de faire autre chose mais je sais pas.»
Ma génération, frappée de plein fouet par le fameux syndrome du programme Tv. Celui où on passe plus de temps à choisir le film du soir qu’à le regarder.
Pourtant, malgré d’interminables conversations, aucuns de mes parents et aïeux ne m’ont rapportés tels doutes dans leurs propres vies. Ils ont juste pris des décisions.
C’est peut-être moi. Ou bien c’est ma génération. Ce qui m’amène à la question suivante :
Avons nous eu trop de choix pour en faire un? Ou sommes-nous gourmands au point de tout vouloir sans arriver à se positionner?
Attention, je ne suis pas en train de dire que nous ne faisons aucun choix. Je mets juste un bémol sur notre capacité à faire ceux qui comptent pour de bon, ceux qui changent tout. Les choix dits «décisifs». Le genre de décisions qui t’obligent à laisser quelque chose derrière toi.
Mariage, carrière, bébé, déménagement, changement de job, de vie, de conjoint…
J’ai l’impression que l’on attend toujours un peu que l’on nous dise quoi faire, et dans quel ordre. Comme si le mode d’emploi du bon et du mauvais choix allait tomber du ciel.
De même qu’une décision est personnelle et proportionnelle à chacun, je ne mets pas tout le monde dans le même panier. Je suis moi même entourée de personnes inspirantes qui n’hésitent pas à prendre d’énormes décisions…Et de ces rares talents, qui naissent avec une vocation, qui très tôt savent où leur cœur les mène. Mais je ne peux m’empêcher d’observer autour de moi, et beaucoup d’entre nous partent en quête d’inspirations pour trouver leur voie. Pour savoir quoi vouloir.
Un choix c’est quoi?
Une alternative, plusieurs options réalisables pour lesquelles on émet différents degrés de préférence.
Un peu comme au resto, version menu des possibles.
– « Hmmm, j’hésite à prendre mon temps avec un dîner 5 plats ou passer directement au dessert… »
Mais regarder la carte ça ne suffit pas.
Un choix ça se prend, c’est dans l’action qu’il se révèle. Et c’est là où tout se complique. Parce qu’une fois qu’on a fait le point sur ce qu’il est possible de faire, il faut ensuite se jeter à l’eau, et choisir. En fonction de l’enjeu, une simple prise de décision peut s’avérer être un gros risque. Fini l’ambiance gastronomique, nous voilà propulsé à une table de poker cigare à la main, silence pesant… il est l’heure de miser sur quelque chose.
Faire un choix, ou parier sur une incertitude, calculée ou non.

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