Choisir, ça fout la trouille

Il peut être cornélien, même draconien. Méticuleux, drastique ou voir crucial, le Choix annonce le changement et ça fout la trouille. 

La vérité, c’est que l’on a peur non pas de prendre une décision, mais plutôt de se tromper. Dans cette optique, il y’a donc une bonne et une mauvaise réponse.

Mais ça, ça passait encore à l’école devant sa feuille d’interro : les erreurs en rouge et la correction en vert. Les cahiers sont désormais rangés, et tout seul avec sa vie, on se rend vite compte que tout n’est pas aussi binaire.

Alors du coup, y’a t’il toujours un bon et un mauvais choix?

Chaque choix pose le pavé d’un chemin unique, dont la destination est incertaine.

Et il est évident que dans certains cas, oui, c’est sur, il y a un grand vilain choix dans l’histoire.

Se montrer violent, conduire ivre, ou manger les restes des linguinis aux crevettes oubliées dans la voiture…ça oui, c’est certifié, ce sont de mauvaises décisions.

De façon générale, se mettre en danger physiquement, soi-même ou autrui, n’est jamais très avisé.

Mais pour tout le reste?

Ma vie n’a après tout pas besoin de ressembler à un QCM géant, comme on me l’a bien appris au lycée.

« BIP 🚨 Mauvaise réponse, essayes encore. »

J’ai aussi le droit de me planter, et même d’innover.

Le truc, c’est que l’on associe trop vite les termes Décision et Irrévocable. 

On a dû être très gravement traumatisés par l’énigme finale de La Dernière Croisade, pour penser que l’on ne pouvait jamais revenir en arrière. Car en fait, beaucoup de nos décisions n’ont pas à être définitives.

Changer de carrière, de domicile, se lancer dans une nouvelle relation…sont des choix difficiles mais pas sans recours. Il est toujours possible de choisir de tout stopper, faire demi-tour, et adapter la trajectoire de sa route. Même le mariage, l’engagement ultime, est aujourd’hui une promesse ajustable qui nécessite de nombreuses mises à jour. 

Alors avant de transpirer à grosses gouttes et de douter de tout, il est préférable de s’interroger sur la finalité de son choix, car il peut éventuellement être fait dans un sens, comme dans l’autre. Et dans ce cas, bon ou mauvais, ça n’a plus d’importance.

D’autres décisions quant à elles, ne peuvent être modifiées.

Quand on offre un peu de son véritable Soi, alors c’est fixé dans le temps, et cela pour toujours. 

Aucun retour n’est possible.

Offrir sa virginité, avoir un enfant, donner un rein, faire l’amour à quelqu’un…tout ça, ça ne se reprend pas. Une fois adjugé c’est irrémédiable, il s’agit maintenant d’assumer. C’est l’engagement.

A ce moment là, on a le droit d’avoir vraiment peur, car il est possible de se tromper pour de vrai.

L’ironie du sort, c’est que même avec le temps, on n’est meme pas sûr de le savoir un jour.

En gros, tu peux être recalé au bac, et ne même pas savoir en quelle matière tu t’es planté.

Cependant, avant le temps des regrets, une chose est sûre, un choix en amène toujours beaucoup d’autres. Et il est toujours mieux de se lever et décider, plutôt que d’attendre que la vie s’en charge pour toi. 

Donc bon ou mauvais, un choix reste un choix, le tien. 

Et c’est déjà une sacrée une preuve de courage.

Nota Bene :  

Si l’histoire raconte que Pandore ouvre finalement la boîte, Iverson stoppe sa carrière, MacCauley se jette dans la gueule du loup, et Neo choisit la pilule rouge…

Personne ne saura jamais si ils ont eu raison. 😉