
L’article est disponible en podcast.
Vous n’avez plus qu’à cliquer!
Miroir, mon beau miroir – BySunita
Avec tous ces filtres photos, ces icônes de la mode aux physiques presque extraterrestres, et ces critères de beauté sortis d’un cartoon…
Je me demande si on arrive encore à se trouver jolie.
Tout est maintenant modifiable, enjolivable. Instagram a remplacé le Miroir magique, qui, comme dans le conte, te dit qui est la plus belle, et surtout quoi corriger pour le devenir.
Mais quand on est toute seule devant la glace de la salle de bain, sans apparat et sans possibilité de tricher :
– « En vrai les filles, comment vous vous trouvez? »
Lorsque je nous regarde les meufs, j’ai quand même l’impression que l’on se sent mieux dans notre corps, non?
Les petits seins, les rondeurs, les cheveux gris, sont aujourd’hui affichés, et pour être honnête on adore ça !
Même le crop top est de retour. Et cette fois pas la peine de faire un 34 pour oser sortir avec : tu le veux, tu le portes.
Les meufs s’assument. Mieux, elles se montrent.
Ce que l’on prenait hier pour un défaut , et désormais accepté et même exposé. Les femmes jouent enfin de leur image au naturel… et ça fait du bien!
Parce que oui, avoir un enfant c’est aussi avoir les vergetures qui vont avec, et que vieillir, ça donne des rides et des cheveux blancs.
C’est un fait, et on en marre de perdre notre temps à camoufler tout ce bordel. Merci a Kate Winslet de nous le rappeler (même si c’est pour L’Oréal).
Ça y est, depuis peu, on voit enfin les choses bouger.
Des femmes magnifiquement normales font leur entrée dans les médias. Une octogénaire a récemment fait la couverture de Vogue, certaines stars posent sans maquillage via le #nomakeup, et Rihana a je pense bien aidé à décomplexer la grossesse.
Cette petite révolution, on la doit notamment à l’émergence des reseaux en tous genres. Car maintenant, on n’est plus toute seule. On se rassemble, on échange, on apprend.
Lorsque j’étais ado par exemple, aucune nana ne me ressemblait à la tv. Difficile donc de s’identifier dans un monde en noir ou blanc.
Personne en dehors de ma communauté ne savait coiffer mes cheveux, et ma couleur de fond de teint n’existait tout simplement pas!
Aujourd’hui, heureusement les moeurs ont évolué… Les teintes de peau, les tailles, sont désormais reconnues. C’est ainsi plus simple de trouver ses repères, et de dégoter des conseils.
Tout comme nos mères l’ont fait en 68 en jetant leurs soutifs au feu, assumer son apparence, c’est aussi parfois une occasion d’élever sa voix, de lutter contre un système, et/ou d’appartenir à un mouvement.
Ne plus se lisser les cheveux est pour certaines le moyen de refuser le moule occidental, et de laisser friser librement leurs origines jusqu’à la pointe. D’autres combattent les standards de la mode en exposant les vrais types de morphologie féminine dans les défilés. Et même les célébrités se rebellent! Alicia Keys refuse maintenant d’être trop maquillée ou « transformée » pour ses représentations, et Ariana Grande dévoile de manière assez poignante les dessous de son apparence si parfaite.
Chacune, s’affirme à sa façon naturellement.

Et pourtant les filles, en continuant de nous regarder, je remarque que nous ne sommes pas toutes aussi brutes de pomme. Beaucoup d’entre nous pratiquent ce que j’appelle l’usage du faux.
Faux ongles, faux cils, extensions de cheveux, soutien-gorge rembourré, lentilles de couleur, réhausseur de fesses… tout y passe. On peut aujourd’hui se customiser version Gran Turismo, et le tout sans chirurgie.
Attention ça coûte de l’argent, de l’énergie et surtout beaucoup de temps.
Alors pourquoi ce besoin de se changer à tout prix?
Je comprends tout à fait que l’on ne soit pas à l’aise avec une partie de son corps et que l’on est envi de le dissimuler un peu. J’ai moi même rembourré mes soutifs jusqu’a ce que mon 85B me convienne très bien au final… Mais depuis peu, l’excès d’artifices est tel, que j’ai parfois l’impression d’être dans une caricature.
Pareil pour les filtres. Encore un masque derrière lequel se cacher. Changer la lumière, affiner le teint, modifier la pigmentation de la peau, et on finit vite avec une tête de poisson!
Les icônes de la mode actuelle en sont pour beaucoup c’est sur, la vague étant assez extravagante. Mais au delà des ongles de 6 cm, et des sourcils tatoués, les stars n’ont désormais plus honte de leurs retouches esthétiques.

Ce que Disney a rêvé dans le personnage de Jessica Rabbit, Kim Kardashian l’a fait. Et c’est naturellement inaccessible.
Alors comment avoir une taille de guêpe et un beau décolleté sans passer sur le billard?
-Non…
-Et bien si!
Je n’arrive moi même pas à y croire mais forcée de constater le retour du CORSET.
Vous savez ce truc étouffant de torture dont on a mis a peu près 3 siècles à se débarrasser? Et bien il revient à la mode…à la demande des femmes! Même Facebook, qui a dû comprendre via La Redoute que je me rapprochais maintenant plus du 40 que du 36, m’envoie régulièrement des pubs pour ce genre d’accessoires.
C’est incroyable.
J’ai passé pas mal de temps à vous observer les meufs, et je me suis penchée sur moi même par la même occasion.
Je ne suis pas là pour juger, dire si j’aime ou non votre style…J’ai pu constaté un fossé entre nous, et j’ai juste cherché à comprendre.
Les jeunes filles d’aujourd’hui sont sans aucun doute, mieux dans leurs baskets que moi au même âge. Et je suis ravie de voir que quelques barrières ont pu être abattues depuis mon adolescence, que les choses changent, même si beaucoup de combats restent à mener : la lutte contre le harcèlement ou la grossophobie par exemple.
Pendant que les dreadlocks ou les afros font toujours débat, les standards prennent encore du retard. Il ne faut pas lâcher le morceau.
Se libérer, être soi-même. Depuis le confinement de 2020, ce credo plane sur quasiment toutes nos têtes. Mais comment l’interpréter? Est ce que ça veut dire que j’arrête de m’épiler immédiatement, dois-je devenir plus nature que peinture? Ou bien a contrario faut-il me déguiser en une version 3.0 de moi-même?
J’ai dernièrement reçu un avis de recherche concernant une jeune ado disparue en métropole. Une chose m’a surprise, il y figurait pas une, mais deux photos de la jeune fille : avec et sans maquillage. Et en effet, difficile de la reconnaitre sur les deux images. Au point de devoir les diffuser ensemble. Ça m’a un peu troublée.
L’excès n’est jamais une bonne chose. Mais c’est difficile de ne pas tomber dedans avec tout ce que nos écrans nous renvoient. Vous savez que 2 femmes sur 5 ne se mettront pas en maillots cet été a cause d’Instagram?
Mais quel est ce miroir qui te fait rester en jean sur la plage par 40 degrés?
A nous de réagir les filles.
« Il faut souffrir pour être belle «
J’ai bien cherché, et je n’ai pas trouvé quel est l’empafé qui a dit ça. Ça ressemblerait bien a une phrase de La petite Sirène cela dit. Mais n’écoutez surtout pas cet abruti.
Je ne vous souhaite de souffrir ni des autres, et encore moins de vous même.
Que vous soyez rondes, fines, grandes, aux cheveux boucles, aux seins pointus, metisse, avec des taches de rousseur, ou de vieillesse…
Vous êtes belles quand vous êtes vous même et que vous vous sentez bien.
En talons hauts ou en Stan Smith, les filles, repeignons le décor à nos couleurs.
#NaturePeinture

Laisser un commentaire